Un système intelligent automatisé allège la charge de travail des exploitants de serre

Alors que la pénurie de main-d’œuvre s’intensifie dans le secteur des légumes de serres, les producteurs se tournent de plus en plus vers des solutions de rechange pour pourvoir des postes cruciaux.

Cela a incité l’association Ontario Greenhouse Vegetable Growers (OGVG) à s’associer avec Blue Radix, une entreprise hollandaise qui a créé un programme de culture autonome appelé Crop Controller pour automatiser plusieurs tâches de gestion dans les serres.

Avec le soutien de l’Initiative pour la compétitivité et l’innovation dans le secteur serricole (ICISS), les partenaires participent à un projet visant à évaluer comment le système de Blue Radix pourrait être adapté et mis en œuvre dans les serres canadiennes.

« Nos membres sont très curieux de savoir comment l'automatisation et l'intelligence artificielle peuvent atténuer la pénurie de main-d'œuvre, notamment les travailleurs essentiels spécialisés, dans des domaines comme la culture des végétaux, explique Niki Bennett, responsable de l’innovation, de l’adaptation et de la protection des végétaux de l’OGVG. « Il faut du temps pour devenir un excellent producteur, et ce système donne aux producteurs l’information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées sans avoir à se trouver physiquement dans la serre. »

Trois producteurs de légumes de serre de l’Ontario ont participé au projet. L’une des premières étapes consistait à analyser des données historiques de chaque serre, puis à intégrer le Crop Controller à leurs systèmes de gestion numérique existants. Le Crop Controller utilise des données sur les conditions atmosphériques internes et externes, le stade de croissance des cultures, la stratégie d’irrigation et d’autres informations pour automatiser les décisions liées à la gestion de la croissance des cultures.

Selon Mme Bennett, les producteurs n’ont qu’à exercer une surveillance et à faire des vérifications, ce qui leur donne le temps de se concentrer sur d’autres tâches. De plus, le Crop Controller documente ses activités et apprend sur le pouce et s’adaptant à la rétroaction des producteurs pour affiner la précision de ses décisions.

« Le projet avait aussi pour but de découvrir l’apprentissage que les producteurs doivent réaliser pour se familiariser avec ce genre de système et déterminer s’il leur apporte véritablement l’aide escomptée, ajoute-t-elle. En tant qu’organisation, nous voulons savoir comment l’OGVG peut aider les producteurs à passer à un système autonome, notamment au moyen de partenariats comme celui-ci qui leur permettent d’apprendre et de s’exercer dans un environnement sans risque. »

Si la main-d’œuvre est un problème de longue date dans le secteur serricole, la COVID-19 a accentué l’urgence de trouver des solutions peu coûteuses, efficaces et efficientes; celles-ci sont considérées comme essentielles à la reprise post-pandémie.

« L’automatisation est un domaine qui évolue rapidement, et pour demeurer concurrentiels, les producteurs sont souvent appelés à prendre des décisions de plus en plus complexes sans que l’efficacité de ces technologies aient largement été validées », affirme Doug Alexander, président de l’Agricultural Adaptation Council, qui administre l’ICISS. « Ce projet est un excellent exemple de partenariat public-privé fructueux qui aide le secteur serricole à s’adapter à une nouvelle technologie qui favorisera sa croissance durable et sa résilience à long terme. »

L'automatisation d’un grand nombre de décisions cruciales relatives à la culture des végétaux peut être un moyen d’attirer des jeunes dans l’industrie. Elle permet aussi aux exploitations agricoles de continuer à fonctionner même si des employés essentiels sont absents ou quittent l’entreprise.

« Les pénuries de main-d’œuvre sont difficiles à gérer, et les producteurs nous disent que l’automatisation est une solution importante à ce problème, ajoute Mme Bennett. Sans le financement obtenu dans le cadre de l’ICISS, nous n’aurions pas pu entreprendre ce projet et montrer à des entreprises comme Blue Radix qu’elles peuvent nouer des partenariats fructueux avec l’OGVG pour obtenir des résultats positifs. Ensemble, nous pouvons accomplir bien plus que chacun de son côté. »

« Les projets axés sur l’automatisation et l’intelligence artificielle sont le genre de solutions innovantes qui entraîneront des gains d’efficience et qui, à terme, rendront notre secteur encore plus concurrentiel », déclare Lisa Thompson, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. « La raison d’être des initiatives à frais partagés comme celle-ci est de veiller à ce que nos exploitants de serre aient accès aux nouvelles technologies et solutions stratégiques. »

Ce projet est soutenu par l’Initiative pour la compétitivité et l’innovation dans le secteur serricole, un programme à frais partagés financé par le gouvernement de l’Ontario et exécuté par l’Agricultural Adaptation Council pour le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO).