Irrigation pond

Un projet de recherche met en lumière un nouveau procédé de refroidissement de l’eau d’irrigation des serres

Un projet de recherche réalisé dans une serre du sud-ouest de l’Ontario s’est penché sur un procédé durable pour le refroidissement de l’eau qu’utilisent les serriculteurs pour irriguer leurs cultures de légumes – et qui améliore la santé des végétaux et la qualité des produits.

Grâce aux fonds de l’Initiative pour la compétitivité et l’innovation dans le secteur serricole (ICISS), Under Sun Acres Inc. a démontré qu’il est possible d’utiliser l’eau du bassin de gestion des eaux pluviales d’une serre pour refroidir l’eau d’irrigation des cultures à une température optimale au lieu d’avoir recours à un système de refroidissement fonctionnant à l’électricité ou au gaz.

L’eau d’irrigation est généralement composée d’eau fraîche provenant de sources naturelles, comme des puits et des bassins, d’eau municipale, d’eaux de lessivage traitées et recirculées provenant de la serre ainsi que d’engrais. Sa température optimale se situe entre 20 et 22 °C durant toute la saison de croissance.

« Les producteurs utilisent un mélange d’eau municipale et d’eaux de lessivage traitées pour l’irrigation, mais lorsqu’il fait 32 °C dans la serre en été, la température des eaux de lessivage traitées est aussi élevée », explique Lucas Semple de Under Sun Acres Inc. « Abaisser la température de l’eau d’irrigation favorise la santé des végétaux en réduisant le stress sur les plantes. »

De nombreuses serres, dont Under Sun Acres, utilisent déjà l’eau de leur bassin de gestion des eaux pluviales pour refroidir l’eau fraîche provenant de sources municipales, mais n’ont aucun contrôle sur la température des eaux de lessivage traitées. À moins d’utiliser un système de refroidissement, la température de ces eaux reste élevée, peu importe la fraîcheur de l’eau municipale.

« Nous avons commencé à puiser de l’eau de notre bassin et à utiliser un échangeur de chaleur pour refroidir les eaux de lessivage traitées, ce qui nous a permis d’abaisser et de contrôler leur température », explique-t-il. « Nous étions en terrain inconnu avec le bassin : nous ne savions pas comment l’eau du bassin réagirait ni si celle-ci resterait suffisamment froide tout au long de l’été. »

En plus de l’équipement de l’échangeur de chaleur, M. Semple a installé une série de capteurs thermiques dans le bassin pour surveiller la température de l’eau à différents endroits et déterminer d’où puiser l’eau pendant la saison de croissance pour obtenir les meilleurs résultats. Le plus important a été de ne pas puiser une trop grande quantité d’eau froide du fond du bassin au début de la saison afin que l’eau y soit encore suffisamment fraîche pour répondre aux besoins pendant les jours les plus chauds de l’été.

« C’est un nouveau procédé. Nous ne connaissons encore personne qui utilise l’eau des bassins de cette façon », ajoute-t-il. « En somme, la température de l’eau d’irrigation est trop élevée en été, mais nous avons été en mesure de démontrer qu’il est possible d’utiliser l’eau du bassin pour abaisser la température de l’eau fraîche et des eaux de lessivage traitées pour irriguer les cultures dans la serre. »

La taille et la profondeur du bassin ainsi que la quantité de pluie ont une incidence considérable sur la capacité de refroidissement du bassin. M. Semple a notamment constaté que la température moyenne de l’eau du bassin peut augmenter de jusqu’à 1 °C à la suite de fortes pluies. Il envisage maintenant de couvrir le bassin pour atténuer les effets des précipitations et du rayonnement solaire sur la température de l’eau.

M. Semple encourage les exploitants de serres qui prévoient de construire un nouveau bassin de rétention des eaux pluviales, comme il est exigé pour toute approbation d’un plan de site, à envisager d’autres utilisations pour le bassin. Si, au départ, une telle démarche peut nécessiter un travail de conception supplémentaire pour tenir compte de la taille et de la profondeur du bassin, elle apporte des avantages intéressants à long terme.

Selon M. Semple, sa collaboration au projet avec l’équipe de recherche de l’Université de Windsor est l’un des plus grands avantages de l’accès aux fonds de l’ICISS.

« L’une des principales retombées de l’ICISS est le partenariat qu’elle a permis d’établir entre le secteur et le milieu universitaire pour collaborer à un projet sur la santé végétale comme celui-ci », souligne-t-il. « Tout nouveau projet que l’on met en œuvre représente un risque pour le producteur. Le soutien financier offert au titre d’un programme comme l’ICISS s’avère donc essentiel pour y faire face. »

« Les serriculteurs de l’Ontario nous montrent depuis longtemps qu’ils sont capables de s’adapter et qu’ils sont à l’avant-garde des améliorations opérationnelles », affirme la ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, Lisa Thompson. « Par l’entremise de l’Initiative pour la compétitivité et l’innovation dans le secteur serricole, notre gouvernement aide les serriculteurs à trouver des méthodes durables pour accroître l’efficacité, réduire les coûts énergétiques et protéger l’environnement. »

Ce projet a reçu le soutien de l’Initiative pour la compétitivité et l’innovation dans le secteur serricole, un programme de partage des coûts financé par le gouvernement de l’Ontario et mis en œuvre par l’Agricultural Adaptation Council, au nom du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO).

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Pour obtenir de plus amples renseignements :
Peter Katona, Agricultural Adaptation Council, pkatona@adaptcouncil.org ou 1 800 769-3272, poste 204